Développer les contenants standardisés pour le réemploi

Le développement d’un emballage standard est une condition indispensable au déploiement du réemploi. Les différentes réglementations en vigueur comme la loi AGEC ou la loi Climat, poussent les industriels à tendre vers une solution de réemploi de leurs emballages. Si ces mesures sont souhaitables et nécessaires d’un point de vue écologique et économique, la logistique du réemploi reste encore confuse. En effet, les solutions proposées sont encore très hétérogènes et la compatibilité des contenants réemployés avec les processus industriels est mise en doute. C’est pourquoi, la standardisation des emballages du réemploi se pose comme une clé indispensable à la réussite de la filière. Dans cet article, découvrez les avantages et inconvénients des contenants standardisés mais aussi les études en cours pour en faire une solution durable.

Qu’est-ce qu’un emballage standard réemployable ?

Qu’est-ce qu’un emballage réemployable ?

L’article L541-1-1 du Code de l’environnement indique qu’un emballage réemployable a été conçu et mis sur le marché afin d’effectuer plusieurs rotations pour un usage identique dans le même cycle de vie.

Ainsi, l’emballage réemployé doit maintenir son intégrité physique, résister aux lavages consécutifs mais aussi au contact alimentaire répété sans altération du matériau ou du contenant.

Qu’est-ce qu’un emballage standard ?

Un emballage standard réemployable est défini dans une étude de CITEO sur les gammes standards réemployables comme un emballage :
• Adapté au réemploi
• Adapté au produit
• Attractif pour le consommateur
• Accessible et viable économiquement
• Disponible en quantité suffisante
• Différencié / reconnaissable de l’usage unique
• Recyclable en fin de vie

Un emballage standard doit être différentiable de l’usage unique et uniformisé sur tout le territoire afin de favoriser le réemploi par les utilisateurs.

Les modèles de standardisation existants

Bien que certaines marques utilisent les mêmes contenants consignés, il n’y a actuellement pas de modèle de standardisation défini en France. Si l’on prend exemple sur nos voisins européens, on peut constater que l’Allemagne est un des seuls pays à avoir intégré la standardisation des emballages et la consigne dans ses habitudes.
C’est notamment le cas pour les bouteilles de jus, de bière et d’eau minérale. Chaque filière spécifique possède un emballage standard adapté à la contenance et pour toutes marques confondues.

En France, des concertations menées par CITEO avec les industriels de la restauration, du frais et des boissons ont débouché sur des tests pratiques de types d’emballages réemployables en vue d’une standardisation. La concertation des différents acteurs du réemploi et des metteurs sur marché est nécessaire pour dessiner les contours d’un modèle viable économiquement respectant les contraintes de chaque partie impliquée.

Les avantages et inconvénients des contenants consignés standardisés

Réduire les coûts environnementaux et économiques du traitement des emballages

L’utilisation d’un emballage standard dans chaque filière (boisson, plats préparés, yaourts, viandes,etc…) permet d’homogénéiser l’offre et de faciliter le système de consigne pour les consommateurs. En effet, un contenant standardisé reconnaissable permet à l’utilisateur de le différencier plus facilement de l’usage unique et de favoriser sa collecte pour réemploi.

D’un point de vue économique, standardiser les contenants réemployables permet de massifier le volume de contenants collectés et lavés et donc de diminuer les coûts logistiques liés au tri, au transport et au lavage. De même, cela donne lieu à la création d’un maillage territorial efficace pour la gestion des emballages, évitant des transports inutiles pour remplir de nouveau les contenants. En interconnectant les systèmes de réemploi, on diminue les étapes logistiques fastidieuses rencontrées.

Enfin, la mise en place d’un emballage standard rend accessible à tous les metteurs sur marché une solution de réemploi durable respectant la loi AGEC et la loi Climat et Résilience.

Des contraintes industrielles à prendre en compte

Les avantages finaux de contenants standardisés réemployables sont prépondérants mais les contraintes liées à la réformation des processus industriels actuels le sont tout autant. Le déploiement massif des filières de réemploi ne peut se faire sans une implication des industriels et sans des solutions compatibles avec leurs pratiques.

De fait, pour une dizaine de filières alimentaires (fromage, yaourt, jus, vins, légumes cuisinés, fruits préparés, charcuterie, boisson,...), il existe autant de cahier des charges spécifique au type d’emballage. Le choix d’un contenant standardisé doit tenir compte de différents critères :
• Résistance aux chocs et à l’usure légèreté pour la manutention
• Etiquetage qui se retire facilement pour ne pas laisser de traces de colle
• Operculage facilité
• Résistance aux tests de lavage et de décontamination qui respectent les normes d’hygiène et sécurité
• Maintien de la forme et des propriétés du contenant après plusieurs cycles de réemploi et de stockage.

Ces contraintes peuvent impliquer des changements de machine pour les industriels, voire de lignes de productions entières. C’est par exemple le cas avec les pots de yaourts à usage unique dont le remplacement par un contenant standard réemployable demande tout un changement de processus. Le choix du matériau pour un emballage standard est alors primordial. Nous détaillons les avantages et inconvénients des différents matériaux du réemploi dans cet article.

Au-delà des contraintes industrielles de remplissage et de conservation, un emballage standardisé doit pouvoir s’intégrer facilement dans un schéma opérationnel de réemploi et être recyclable dans une filière dédiée opérationnelle d’ici au 1er janvier 2025 (décret d’application de la loi AGEC).

Quand les emballages standards pour le réemploi seront mis sur le marché ?

La loi AGEC stipule que 10% des emballages mis sur le marché devront être réemployés d’ici 2027 et qu’une réduction de 20% des emballages à usage unique devra être réalisée grâce au réemploi et au recyclage. Ces objectifs ne peuvent être atteints sans un engagement de tous les acteurs mais aussi sans une massification nette du réemploi. Cette dernière dépend de la standardisation des emballages pour faciliter la logistique et encourager les consommateurs à adhérer au réemploi.

Bien que les contenants standardisés ne soient pas encore obligatoires sur le marché, des gammes d’emballages standards pour le marché français sont en cours de définition pour 3 secteurs d’activité : restauration, boissons et produits frais.
Pour le verre, des designs ont été définis et testés auprès de consommateurs afin d’envisager une commercialisation des emballages standardisés courant 2023.
Nous pensons bien évidemment à la gamme d’emballages standardisés identifiés par un picto « R cœur », développé par CITEO en collaboration avec Fabrice Peltier.

En ce qui concerne les autres matériaux, des tests menés avec CITEO sont en cours pour vérifier leur aptitude aux contraintes mentionnées précédemment dans l’article. Ces tests ont pour objectif de déterminer leur conformité pour intégration dans des boucles de réemploi.

En conclusion, le développement des emballages standards est nécessaire pour diminuer l’impact écologique et économique du réemploi mais aussi pour faciliter sa mise en place. Il soulève également des problématiques opérationnelles pour les industriels et pour garantir la sécurité des contenants après plusieurs cycles.

 Chez Bocoloco, nous avons à cœur de vous faciliter le passage au réemploi en vous accompagnant vers une solution qui vous correspond. Une question ou un doute ? Nous y répondons pour vous aider à mener à bien votre projet.